L’ADEME vient de publier une étude technico-économique de la collecte séparée des biodéchets. Toutes les collectivités ayant mis en place la collecte séparée des biodéchets au 1er janvier 2016, soit 125 collectivités, ont contribué à cette étude de fond. Ses conclusions, largement favorables au développement de la filière, sont donc fortement représentative.
Les grands chiffres
- 3,26 millions d’habitants sont desservis par une collecte séparée des biodéchets,
- 46 kg/habitant desservi en moyenne pour la collecte de déchets alimentaires seuls,
- Le coût aidé médian de gestion des biodéchets est de 21 €HT/habitant desservi, et de 377 €HT/tonne
Les constats amenés à évoluer
- Peu de territoires touristiques et urbains denses ont mis en place cette collecte à ce jour,
- 50% des collectes desservant les ménages collectent exclusivement les déchets alimentaires,
- La quasi-totalité des collectivités collectent les biodéchets en porte-à-porte,
- 70% des collectivités compostent leurs biodéchets,
Les retombées positives
- A quelques exceptions près, le taux d’indésirables est inférieur à 5%,
- Un ratio d’OMR moins élevé que les valeurs nationales : 154 kg/habitant pour les collectes de déchets alimentaires seuls, contre 262 kg/habitant au niveau national (soit 41 % plus faible)
- La tarification incitatif et la collecte séparée des biodéchets ont un effet complémentaire sur la baisse de la production d’OMR.
- Les collectivités qui réalisent une collecte de biodéchets ont un taux de valorisation (organique et matière) plus élevé que la moyenne nationale (entre 48et 50 % selon le type de collecte contre 33 % au niveau national).
La fin des certaines idées reçues
- Les modes de traitement des OMR des collectivités faisant de la collecte séparée des biodéchets sont similaires à ceux des autres collectivités françaises (stockage et/ou incinération),
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Le coût aidé de gestion des biodéchets des professionnels varie de 0,2 à 3,4€HT/habitant, avec une moyenne de 1,5 €HT/habitant, ces collectes représentent en moyenne 1 % des tonnages de DMA,
Zoom sur les coûts
La majorité des collectivités de l’échantillon (52 sur 72) constate un coût aidé de gestion des DMA plus élevé de 11,3 €HT/habitant en valeur médiane que le coût médian de leur typologie d’habitat. Cette augmentation serait en partie due au à l’augmentation de 18% (en valeur médiane) du coût aidé de gestion des flux OMR + biodéchets par rapport aux valeurs de référence du flux OMR pour la typologie d’habitat.
Cependant, en regardant de plus près les 19 collectivités ayant les plus récemment mis en place la collecte séparée des biodéchets, on constate que cette augmentation du coût aidé du couple OMR/biodéchets n’est plus en moyenne que de 5%. De plus, il s’avère en réalité que la moitié des collectivités ont diminué leurs dépenses et la moitié les ont augmentées.
De façon indicative, les collectivités qui voient une baisse du ratio OMR+biodéchets de plus de 80 kg/habitant stabilisent le coût aidé des flux OMR + biodéchets par rapport au coût antérieur des OMR.
Recommandations
Cette étude propose également un certain nombre de recommandations aux collectivités de la filière : les dispositifs qui marchent, les points de vigilance, les marges d’amélioration… que l’on retrouvera détaillées dans les recommandations de l’ADEME Comment réussir la mise en oeuvre du tri à la source des biodéchets? ou encore le Manuel de la collecte séparée des biodéchets du réseau Compostplus.
Bonne lecture